Comment reconnaître des difficultés attentionnelles ?
Un enfant pas attentif ? Impulsif ? Démotivé ?
Un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité découvert chez un de ses enfants amène souvent à se questionner sur son propre fonctionnement attentionnel. Un petit peu comme pour le surdouement.
Chez l’adulte, on peut penser à des difficultés attentionnelles quand on se lasse rapidement de tout. Quand on a tendance à abandonner des projets dès qu’ils se concrétisent parce que un autre centre d’intérêt est venu prendre toute la place. Quand tout ce qui ne passionne pas ennuie à mourir. Quand on regarde en arrière et qu’on a le sentiment d’un parcours que les autres et parfois soi-même qualifient d’instable car émaillé de « ruptures », de changements. Mais on pourrait aussi dire qu’il s’agit de curiosité ou de capacité à être transversal :-).
Ou on a des difficultés à arriver à l’heure. Des difficultés avec l’organisation ou le temps. On gigote beaucoup (les mains, les jambes). On a ou on a eu du mal à rester assis, au même endroit sans bouger. Les repas au restaurant ne doivent pas durer trop longtemps et encore, c’est plus supportable que les dîners de famille quand ils sont interminables. La frustration devient une émotion intolérable.
Quand on observe son attention, on s’aperçoit qu’elle peut être hyper-focalisée (sans parvenir à lâcher son objet de fixation) soit difficile à maintenir. Par exemple sur une conversation ou une tâche routinière, ce qui complique l’ administratif ou le relationnel.
Chez une mère de famille, réduite de facto dans sa mobilité, l’inattention et le besoin de mobilité physique ou cognitive est difficile à vivre et peut générer un fort sentiment de culpabilité.
Comment faire avec ses difficultés attentionnelles ?
Bien connaître le fonctionnement du processus d’attention est important. Cela permet de sortir de la conviction d’avoir la poisse. On peut prévenir ses proches, sa famille, ses amis facilite la compréhension des moments de décrochage attentionnel, souvent mal interprétés mais le risque, c’est aussi d’être réduit à cette étiquette. De manière générales, il est préférable de ne pas s’enfermer dans un diagnostic, quel qu’il soit. Dans la réalité, on observe que l’attention est un processus qui varie, qui dépend d’autres facteurs notamment de la qualité de régulation des émotions et surtout qui ne définit pas en entier une personne. « On n’est pas un TDAH ».
Des stratégies d’organisation spécifiques peuvent être entraînées et utilisées.
L’apprentissage des outils de régulation des émotions est indispensable et notamment identifier puis revenir sur certaines expériences difficiles du passé qui n’auraient pas été « digérées ».
La méditation, qui doit être ciblée/adaptée, est un bon moyen de « muscler » l’attention.
Il existe des traitements médicamenteux. Ils ne sont pas la panacée. Ils ne se substituent pas à un ensemble de nouvelles habitudes émotionnelles à prendre. Des habitudes à ancrer afin qu’elles deviennent des routines ne nécessitant plus d’efforts de volonté. Même si on se lasse vite de tout, quand on a été entrainé à se laver les dents, on ressent le besoin de se relever quand on a oublié .